Aujourd'hui, dans le monde, on retrouve 13 espèces de loutres (Loutre de mer, Loutre géante d'Asie, Loutre du canada...), mammifères semi-aquatiques de la famille des Mustélidés (vison, belette, putois...) aux aux doigts palmées, toutes affiliées aux milieux aquatiques.
Aussi, on vous présente aujourd’hui, la seule et unique espèce de loutre présente en France et en Europe, emblème de nos cours d'eau, véritable peluche prédatrice : Lutra lutra : La Loutre d'Europe.
Notre loutre est un petit mammifère de 70 à 90 cm de long, sans la queue (100-130 avec). Sa fourrure est de couleur brune sur le dos et la tête, et gris clair sur le ventre et la gorge. Son corps est fuselé et ses membres sont trapus avec des pattes palmées qui lui permettent de nager. Sa queue épaisse l'aide à se diriger et à se propulser.
La Loutre évolue principalement dans des eaux douces et saumâtres, recouvertes de végétation dans laquelle elle peut se cacher. Elle est active la nuit et se repose le jour dans son terrier. Ce dernier est généralement creusé en bord de cours d'eau, entre les racines des arbres, avec une entrée aquatique et une bouche d'aération.
Pour s'alimenter, elle consomme principalement des petits poissons, elle peut d'ailleurs dévorer jusqu'à 1 kg de proies par jour ! Contrairement aux pêcheurs, la loutre s'attaque préférentiellement aux poissons blessés, malades ou âgés et contribue à un bon équilibre des populations piscicoles. C'est pour cette raison que l'animal n'est pas une menace pour la pêche, bien au contraire.
C'est un animal solitaire, qui tolère cependant ses congénères à proximité. Les couples se forment lors de la période de reproduction qui a généralement lieu en hiver. La loutre met bas à des portées de 2 à 3 petits qu'elle éduquera ensuite pendant 2 ans.
Attention ne la confondez pas ! La loutre est un animal très difficile à observer, notamment de jour dans les rivières. Un autre mammifère aquatique, moins local, est quant à lui plus visible de jour comme de nuit : le Ragondin. Son corps plus trapu ne dispose pas de longue queue touffue comme la loutre et il est bien moins discret lorsqu'il se déplace dans l'eau.
Le saviez-vous ? Le pelage de la loutre est constitué d'un nombre astronomique de poils ! Entre 60 000 et 80 000 poils/cm², essentiellement des poils de bourre (98%) fins et ondulés qui emprisonnent des bulles d’air. Ils sont recouverts par des poils de jarre plus épais et presque deux fois plus longs qui empêchent la bourre d’être mouillée. En comparaison, un chien possède en moyenne 100 à 500 poils/cm², et 10 à 50 chez l'homme... Ce pelage si dense est aussi la raison pour laquelle elle était fortement chassée dans le passé.
Pendant longtemps la loutre fut chassée et piégée car considérée à tort comme une concurrente des pêcheurs mais désormais elle est protégée nationalement. Bien que l'espèce a rapidement recolonisé nos cours d'eau, la destruction de son habitat et la pollution qui désimperméabilise sa fourrure sont des facteurs susceptibles de contribuer au déclin de l'espèce.
Même si elle est difficile à observer, on peut aisément identifier sa présence dans un habitat. Elle laisse en effet des traces de pas à 4 ou 5 doigts et des épreintes (ses déjections) de couleur grise avec beaucoup d'écailles et d'arrêtes que l'on retrouve souvent sur des souches ou des petits monticules.
Vous avez observé la loutre ou des traces de présence ? Vous pouvez nous faire remonter vos observations et nous envoyer le lieu, la date et votre nom, à l’adresse suivante : accueil@cpie-logne-et-grandlieu.org .
Vous observez régulièrement des espèces faunistiques et/ou floristiques et vous souhaitez faire remonter vos données ? Créez directement un compte sur https://cpie.kollect.fr/ et saisissez toutes vos données en ligne. Elles permettront de compléter nos connaissances régionales sur la répartition des espèces.
Photo : Getty Images Signature
En savoir plus sur la loutre : https://www.sfepm.org/presentation-de-la-loutre-deurope.html