Le Bocage humide des Cailleries : un petit conservatoire bocager
Ce « petit conservatoire bocager » est le témoignage relativement préservé de l’agroécosystème bocager qui couvrait la plupart des régions du Nord-Ouest de la France, avant la grande mutation de l’agriculture d’après-guerre. C’est le témoignage vivant d’une agriculture vivrière, où l’homme et la nature sont intimement liés.
Une exploitation agricole extensive, par la fauche et le pâturage, permet le maintien de prairies naturelles au caractère humide marqué, lieux de vie d’une flore et d’une faune diversifiées.
Le maillage bocager dense, avec ses nombreuses haies (5000 mètres linéaires), structure le paysage et l’occupation de l’espace. Ce sont de véritables corridors écologiques, qui permettent de multiplier les zones de transition, de franges, et de lisières, très favorables à la biodiversité.
Un réservoir de biodiversité
Une faune et une flore diversifiées cohabitent au sein de la mosaïque de milieux constituant :
• les milieux aquatiques (15 mares, 1 étang, des fossés),
• les haies bocagères (3 700 mètres),
• les prairies essentiellement naturelles,
• les milieux boisés (boisements spontanés avec une forte densité de Chênes pédonculés)
On recense également de nombreuses espèces protégées ou à hautes valeurs patrimoniales telles que le Crapaud calamite, le Campagnol amphibie, le Flûteau fausse-renoncule, l’Orthétrum à styles blancs, ou encore le Grand capricorne.
Un enjeu de préservation
Le bocage humide des Cailleries est porté par une forte dynamique locale.
La société Lafarge Granulats Ouest a été épaulée par différents partenaires locaux pour faire reconnaître l’intérêt de ce site, qui se trouve à proximité d’une carrière de sable qu’elle exploite. En effet, depuis l’élaboration d’un plan de gestion agro-environnemental en 2003, le CPIE Logne et Grand-Lieu, la commune de Saint-Colomban, l’association AGILE (Association pour une Gestion Intercommunale de l’Environnement), l’association de riverains « Les Sables du Redour », les exploitants agricoles et d’autres acteurs locaux ont suivi sa mise en œuvre : maintien de l’exploitation agricole, création de nouvelles mares, restauration et plantation de haies bocagères….
Le classement du site en Réserve Naturelle Régionale (RNR), souhaité notamment par l’entreprise, principale propriétaire du site, vient prolonger et pérenniser cette action collective de préservation. Désormais gestionnaire de la réserve, Lafarge est accompagné par le CPIE pour la mise en place des actions sur la réserve.
Des actions concrètes pour la pérennité du site
Le plan de gestion, prévu par le label RNR, permettra de préserver cette nature dite « ordinaire », autrefois commune mais qui tend à disparaître, à travers des actions de conservation, de connaissance du patrimoine et de sensibilisation :
- Conserver de manière pérenne les habitats naturels remarquables et les espèces associées. La conservation des espèces d’intérêt patrimonial impose une protection de l’ensemble de la « matrice bocagère ». Des actions sont menées au bénéfice des prairies (fauchage, pâturage extensif avec des vaches et des chevaux), des mares (curage), des haies (plan de gestion global, nouvelles plantations) et des boisements.
- Améliorer la connaissance. Afin d’évaluer l’impact écologique des actions menées, ou de mieux connaître les espèces présentes sur le site, des suivis et des inventaires seront réalisés. Ces données viendront enrichir les connaissances naturalistes régionales.
- Faire connaître le site et sensibiliser le public. Le site est un formidable espace de sensibilisation à la biodiversité, notamment pour les plus jeunes, via la mise en place d’activités pédagogique (sorties natures pour les scolaires, chantiers de jeunes bénévoles). Le grand public est également invité à participer à des visites guidées lors de temps forts, ou à venir parcourir un sentier pédestre, libre d’accès, permettant de s’immerger dans cette nature dite « ordinaire ».
www.lescailleries.org